Airbus supprime plus de 2 300 postes dans sa filiale Défense et Espace




Le 20 Février 2020, par François Lapierre

Airbus réduit la voilure de son activité liée à la défense et à l’espace. L’avionneur européen a annoncé la suppression de plus de 2 300 postes au sein d’Airbus Defense & Space.


404 postes en moins en France

La direction d’Airbus a présenté aux représentants du personnel de la filiale Defense & Space un plan de restructuration pour réduire les effectifs de 2 362 postes d’ici l’année prochaine. C’est l’Allemagne qui paiera le plus lourd tribut avec 829 postes, suivis par l’Espagne (630 postes), la France (404) et le Royaume-Uni (357). Des mesures d’économies prises en raison de « l'atonie du marché spatial et du report de plusieurs contrats de défense ». Airbus vise sans doute les difficultés du programme A400M, l’avion de transport militaire ayant subi de nombreux retards à tel point que l’armée de l’air allemande a tout simplement refusé de prendre livraison de deux unités l’an dernier.

L’A400M a en partie plombé les résultats d’Airbus en 2019, l’entreprise ayant provisionné une charge de 1,2 milliard d’euros. Les effectifs d’Airbus Defense & Space comptent actuellement 34 000 personnes, dont un tiers basé en Allemagne. Cette filiale pèse pour 20% du chiffre d’affaires global d’Airbus. L’an dernier, elle a engendré pour 8,5 milliards d’euros de prises de commandes pour un carnet de commandes de 32,3 milliards en tout. Mais malgré tout, la division a essuyé des pertes de 881 millions d’euros.

Des économies supplémentaires attendues

La direction d’Airbus n’a pas précisé les modalités de ce plan de départs, qui feront l’objet de discussions avec les organisations représentatives. Dans un communiqué, l’avionneur explique que la filiale Defense & Space « s'engage à fournir des précisions sur ses intentions et à poursuivre un dialogue constructif avec les représentants du personnel ».

Airbus Defense & Space ajoutera par ailleurs un programme de rentabilité renforcée ainsi que des dispositions visant à « augmenter la compétitivité à long terme ». Il est à craindre que les départs programmés ne seront pas suffisants pour redresser la barre de la filiale.